Pharmacovigilance vétérinaire : quand les lacunes d’information mettent nos patients en danger

L’histoire d’une analyse incomplète

Un article récent du Point Vétérinaire (n°472, décembre 2025) se proposait d’analyser les “bénéfices/risques du bedinvetmab chez le chien“. Rédigé par Jean-Claude Desfontis et Yassine Mallem de l’unité de pharmacologie et toxicologie de VetAgroBio à Nantes, cet article déclare l’absence de conflits d’intérêts. Le titre promet une évaluation équilibrée. La réalité est tout autre.

En lisant cet article, j’ai été frappé par ce qui n’y figurait pas. Certes, les auteurs mentionnent l’étude indépendante de Farrell et al. (2025) qui conclut à “une forte suspicion de cause à effet entre le traitement au bedinvetmab et la destruction accélérée de l’articulation” avec un risque neuf fois supérieur d’effets secondaires musculo-squelettiques comparé aux AINS. Cette mention reste superficielle, presque anecdotique dans un océan d’affirmations rassurantes.

Ce qui m’interpelle davantage, c’est que les auteurs mentionnent brièvement la Food and Drug Administration : “Les effets secondaires rapportés par la Food and Drug Administration jusqu’en 2024 sont principalement une ataxie, une anorexie et une léthargie.” Ils ont donc consulté les sources américaines. Mais pourquoi se sont-ils arrêtés là ? Pourquoi n’ont-ils pas investigué plus loin ? Pourquoi n’ont-ils pas comparé systématiquement les fiches techniques des différentes juridictions pour établir un tableau complet des risques connus ?

Car si nous consultons les documents officiels hors Europe, un tableau bien différent émerge.

Ce que les autres juridictions nous disent

La fiche technique européenne de l’agence européenne des médicaments (EMA) fait une mention furtive d’effets neurologiques et de PUPD (polyurie/polydipsie), sans jamais évoquer le risque de décès.

Aux États-Unis, la FDA exige une fiche d’information spécifique pour les propriétaires, précisément en raison des risques identifiés. Les effets secondaires rapportés incluent l’ataxie, l’anorexie et la léthargie, mentionnés par Desfontis et Mallem, mais aussi bien d’autres complications graves.

Au Canada, la fiche technique est encore plus explicite et liste des risques additionnels significatifs qui brillent par leur absence dans la version européenne.

En Australie, où le produit est commercialisé sous le nom de Beransa, la fiche d’information client a été mise à jour en août 2025 avec des avertissements renforcés.

Cette disparité entre juridictions soulève une question fondamentale : comment le même produit, du même fabricant (Zoetis), peut-il présenter des profils de risque si différents selon les continents ? La physiologie du chien français diffère-t-elle de celle du chien américain ou canadien ?

Les lacunes criantes de l’article

L’article du Point Vétérinaire omet plusieurs éléments critiques :

  1. L’absence d’évaluation neurologique systématique : Chez des chiens âgés souffrant d’arthrose, les atteintes neurologiques sont fréquentes. L’arthrose de la colonne vertébrale peut compromettre les racines nerveuses et générer des signes neurologiques. Bloquer la douleur sans diagnostic différentiel rigoureux expose à masquer des pathologies graves.
  2. Le rôle du NGF dans le cerveau : Une publication récente dans le JAVMA par Dewey et Brunke aborde le rôle du nerve growth factor dans le cerveau et les risques potentiels liés au Dysfonctionnement Cognitif Canin (Canine Cognitive Dysfunction, CDD). Cette dimension neurologique du blocage du NGF n’est pas évoquée dans l’article français.
  3. Les risques de décès : Absents de la fiche européenne, mentionnés ailleurs. Cette omission est-elle acceptable dans une analyse risques/bénéfices ?
  4. La PUPD et autres effets systémiques : Le NGF joue des rôles multifactoriels dans les systèmes immunitaire et endocrine. Les auteurs le mentionnent brièvement mais n’explorent pas les implications cliniques.

Les auteurs concluent que “le bedinvetmab permet une prise en charge de la douleur arthrosique extrêmement efficace” et que “des précautions doivent être prises”. Mais quelles précautions concrètes, au-delà de l’imagerie pré-thérapeutique ? Comment le praticien doit-il monitorer ces patients ? Aucune recommandation pratique n’est fournie.

Pourquoi ces lacunes ? Le système de pharmacovigilance en question

Mes collègues ont consulté la FDA. Ils connaissaient donc l’existence de sources internationales. Alors pourquoi ne pas avoir été plus loin ? Pourquoi ne pas avoir systématiquement comparé les fiches techniques canadiennes, australiennes, américaines et européennes ? Pourquoi ne pas avoir questionné ces disparités flagrantes ?

Je ne pense pas qu’ils aient délibérément occulté ces informations. Je crois plutôt qu’ils sont victimes d’un système de pharmacovigilance vétérinaire profondément défaillant, particulièrement en Europe, et d’une culture professionnelle qui ne nous encourage pas suffisamment à creuser au-delà des sources facilement accessibles.

Un système européen à la traîne

L’agence européenne des médicaments (EMA) ne semble pas mettre à jour ses fiches techniques avec la même rigueur que d’autres juridictions. Les données de pharmacovigilance tardent à être intégrées, analysées, et surtout communiquées aux praticiens.

L’article mentionne les chiffres de l’ANSES : 0,08% d’effets indésirables déclarés entre 2020 et juin 2022 (un événement pour 1 302 chiens traités). Mais ces chiffres reflètent-ils la réalité ou simplement le taux de déclaration ?

Car nous savons que la pharmacovigilance vétérinaire souffre d’une sous-déclaration chronique. Les études en médecine humaine estiment que seuls 1 à 10% des effets indésirables graves sont effectivement rapportés. En médecine vétérinaire, ce taux est probablement encore plus faible. Les raisons sont multiples :

  • Manque de temps en consultation
  • Méconnaissance du système de déclaration
  • Difficulté à établir un lien de causalité
  • Crainte de répercussions (notamment vis-à-vis des laboratoires)
  • Absence de culture de déclaration systématique

Le poids de l’industrie pharmaceutique

Les auteurs notent avec honnêteté que “toutes ces études [montrant l’efficacité et la sécurité] sont cosignées ou soutenues financièrement par le laboratoire fournisseur (Zoetis)”. Cette remarque devrait nous alerter davantage.

Peter C. Gøtzsche, dans son ouvrage “Deadly Medicines and Organized Crime: How Big Pharma Has Corrupted Healthcare“, documente comment l’industrie pharmaceutique fonctionne parfois comme une organisation criminelle, soutenue par des relais politiques. Ses analyses, bien que controversées, soulèvent des questions légitimes sur l’indépendance de la recherche et la transparence des données.

En médecine humaine, les exigences sont plus strictes : études multicentriques sur des milliers de patients, suivi post-commercialisation rigoureux, obligation de transparence sur les effets secondaires graves. En médecine vétérinaire, les standards sont considérablement plus laxistes. Un médicament peut être autorisé après des études portant sur quelques centaines d’animaux, et le véritable profil de sécurité n’émerge qu’une fois le produit largement utilisé sur le terrain.

Questions dérangeantes

Comment accepter que le même fabricant connaisse les risques suffisamment pour produire des fiches d’information différentes selon les juridictions, mais que la version européenne reste lacunaire ?

Pourquoi la Commission européenne ne met-elle pas à jour ses données avec la même célérité que la FDA ou Santé Canada ?

Qui bénéficie de ce flou ? Certainement pas nos patients. Pas davantage les praticiens qui prescrivent de bonne foi. Ni les propriétaires qui font confiance à notre jugement professionnel.

Un pattern qui se répète : les inhibiteurs de NGF et de JAK

L’histoire du bedinvetmab n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un pattern plus large que nous observons avec d’autres classes thérapeutiques.

Les anti-NGF : une famille grandissante aux zones d’ombre communes

Nous l’avons vu avec le cas Librela/Beransa (bedinvetmab pour le chien) et Solensia (frunevetmab pour le chat) qui l’ont parfaitement illustré. Et maintenant arrivent Lenivia (izenivetmab pour le chien) et bientôt Portela (relfovetmab pour le chat) – des anticorps anti-NGF de nouvelle génération avec une durée d’action de trois mois au lieu d’un mois.

Ces nouveaux produits à action prolongée soulèvent des questions supplémentaires : si des effets secondaires graves apparaissent, comment gérer une molécule qui reste active pendant trois mois dans l’organisme ? Nous n’avons aucun antidote, aucun moyen de “revenir en arrière” rapidement.

Les fiches techniques de Lenivia et Portela sont encore plus lacunaires que celles de leurs prédécesseurs, simplement parce qu’ils sont plus récents. Nous répétons exactement le même processus : autorisation basée sur des études limitées, commercialisation large, découverte progressive des effets secondaires sur le terrain.

Les inhibiteurs de JAK : histoire qui se répète

Les inhibiteurs de Janus Kinase (JAK) en dermatologie vétérinaire suivent exactement les mêmes processus et présentent les mêmes lacunes.

L’oclacitinib (Apoquel) : dix ans d’enseignements progressifs

Commercialisé depuis plus de dix ans, l’Apoquel (oclacitinib) de Zoetis a vu sa liste d’effets secondaires s’allonger progressivement. La fiche technique suisse actuelle mentionne notamment :

  • Tuméfactions cutanées (très fréquents >10%)
  • Pyodermites (très fréquents >10%)
  • Vomissements et diarrhée (fréquents <10%)
  • Infections cutanées (très fréquents : >10%)
  • Otites (fréquents)
  • Histiocytome (fréquents)
  • Mycoses cutanées (fréquents)
  • Pododermatite (fréquents)
  • Lipomes (fréquents)
  • Léthargie (fréquent)
  • Anorexie (fréquent)
  • Polydipsie (fréquent)
  • Comportement agressif (peu fréquent mais significatif, affectant jusqu’à 10% des chiens traités)
  • Polyphagie

Cette liste impressionnante ne figurait pas dans les premières fiches techniques. Elle est le fruit de dix années de déclarations de pharmacovigilance et d’observations cliniques accumulées.

L’augmentation de l’agressivité mérite une attention particulière : jusqu’à 10% des chiens traités peuvent développer des comportements agressifs. Pour un médicament prescrit pour améliorer le confort de vie, ce paradoxe est troublant.

Les nouveaux venus : Zenrelia et Numelvi

Zenrelia (ilunocitnib) d’Elanco, disponible depuis 2024 aux États-Unis et l’été 2025 en Europe, et Numelvi (atinvicitinib) de Merck/MSD, désormais autorisé sur le marché suisse mais à ce jour non-livrable, sont les derniers arrivés sur le marché des inhibiteurs de JAK.

La fiche technique suisse du Zenrelia, après seulement quelques mois d’utilisation, commence déjà à lister des effets secondaires :

  • Vomissements (fréquents : <=10%)
  • Diarrhée (fréquents : <=10%)

Ce qui est frappant, c’est que ces effets secondaires sont essentiellement les mêmes que ceux déjà identifiés avec l’Apoquel, ce qui est logique d’un point de vue pharmacologique. Et progressivement, nous voyons la liste s’allonger pour Zenrelia exactement comme elle s’est allongée pour Apoquel au fil des années.

Pour Numelvi, les données sont encore plus limitées, le produit étant à peine disponible sur certains marchés.

Pharmacologie et prédictions

Les trois molécules inhibent les JAK, mais avec des profils de sélectivité différents. Je tiens à préciser que les considérations suivantes sont spéculatives de ma part et basées sur la logique pharmacologique, non sur des données cliniques établies :

  • Apoquel (oclacitinib) : relativement sélectif pour JAK1
  • Zenrelia (ilunocitnib) : moins spécifique, inhibe plusieurs isoformes de JAK
  • Numelvi (atinvicitinib) : serait jusqu’à 10 fois plus sélectif pour JAK1 selon le fabricant

Mes spéculations, basées sur la pharmacologie :

  1. Zenrelia, étant moins spécifique, pourrait théoriquement générer davantage d’effets secondaires
  2. Numelvi, plus sélectif, pourrait présenter un meilleur profil de sécurité

Mais voici ma prédiction principale : dans quelques années, nous verrons probablement les mêmes effets secondaires (plus ou moins) listés pour Zenrelia et Numelvi que ceux actuellement documentés pour Apoquel, simplement parce que ces molécules sont similaires sur le plan moléculaire et ciblent les mêmes voies biologiques. La question n’est pas “si” mais “quand” ces effets seront suffisamment documentés pour figurer dans les fiches techniques.

Lors du lancement initial de Zenrelia aux États-Unis, il était recommandé d’interrompre le traitement plusieurs semaines avant et après une vaccination, précaution qui témoigne des incertitudes sur l’impact immunologique. Cette recommandation a depuis été assouplie, mais elle illustre l’évolution des connaissances en temps réel.

Le problème fondamental

Nous sommes face à un système où :

  1. Les études pré-commercialisation portent sur quelques centaines de chiens au mieux
  2. Le produit est autorisé et largement prescrit
  3. Les effets secondaires réels émergent progressivement sur des années
  4. La déclaration reste largement sous-estimée
  5. Les fiches techniques sont mises à jour avec retard

Nous transformons essentiellement nos patients en cobayes post-commercialisation. Ce n’est pas un jugement moral mais une description factuelle du processus.

Que faire ? Recommandations pratiques

Pour les praticiens

  1. Déclarez systématiquement : Tout effet indésirable suspecté doit être déclaré, même si le lien de causalité vous semble incertain. La pharmacovigilance fonctionne sur les signaux faibles et les patterns émergents.
  2. Consultez les fiches internationales : Ne vous limitez pas à la version européenne. Consultez systématiquement les fiches FDA, Santé Canada, et autres juridictions pour avoir une vision complète des risques connus.
  3. Informez vraiment vos clients : Le consentement éclairé exige d’exposer honnêtement les incertitudes et les risques potentiels, pas seulement les bénéfices attendus.
  4. Surveillez activement : Établissez des protocoles de suivi rigoureux, particulièrement pour les nouveaux médicaments. Ne prescrivez pas et n’oubliez pas.
  5. Évaluez le diagnostic différentiel : Particulièrement avec le bedinvetmab, une évaluation neurologique et une imagerie pré-thérapeutique sont essentielles chez les chiens âgés.

Pour la profession

  1. Exiger de lagence européenne des médicaments une mise à jour plus rapide et transparente des fiches techniques, alignée sur les standards FDA ou Santé Canada.
  2. Promouvoir une culture de déclaration : La pharmacovigilance doit devenir un réflexe professionnel, pas une corvée administrative.
  3. Développer des registres indépendants : À l’image de ce qui existe en médecine humaine, des registres professionnels permettraient de collecter des données en dehors du circuit industriel.
  4. Revendiquer des standards plus stricts : Les animaux méritent des exigences d’évaluation pré-commercialisation comparables à celles de la médecine humaine.

Pour l’industrie

  1. Transparence totale : Si des risques sont identifiés dans une juridiction, ils doivent être communiqués globalement, immédiatement.
  2. Harmonisation internationale : Les fiches techniques ne peuvent pas varier selon les continents. La biologie du chien ne change pas en traversant l’Atlantique.
  3. Financement d’études indépendantes : L’industrie doit accepter et financer des recherches menées sans son contrôle éditorial.

Conclusion : entre critique et responsabilité collective

Je reviens à mes collègues français. Leur article n’est pas une fraude délibérée. C’est le produit d’un système qui ne leur facilite pas l’accès aux informations complètes, qui ne les encourage pas à chercher systématiquement au-delà des sources européennes, et qui normalise une certaine complaisance vis-à-vis des données industrielles.

La réalité de la pratique vétérinaire

Il faut comprendre que les vétérinaires sont fortement influencés par l’information fournie par l’industrie pharmaceutique. Ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est la réalité d’une profession sous pression.

Les vétérinaires sont des gens occupés. Débordés, même. Ils n’ont pas toujours le temps (bien qu’ils devraient le trouver) de systématiquement éplucher les données et informations, de comparer les fiches techniques internationales, de fouiller dans la littérature indépendante.

Il y a actuellement une crise en médecine vétérinaire, à travers l’Europe et au-delà :

  • Un manque de personnel généralisé
  • Des pressions croissantes sur les équipes
  • Des coûts toujours plus élevés qui doivent être couverts par les propriétaires
  • Une charge émotionnelle intense

C’est une profession émotionnellement éprouvante. Et je crois sincèrement que mes collègues font de leur mieux avec l’information qu’ils ont à disposition. Ils aiment vraiment les animaux, je vous promets qu’ils ne seraient pas là pour vous autrement. Beaucoup de vétérinaires et d’ASV/AMV quittent la pratique clinique dans les premières années, parce que ce n’est pas la vie qu’ils espéraient.

Dans ce contexte, il est facile de s’appuyer sur les sources facilement accessibles : les représentants pharmaceutiques, les fiches techniques européennes, les études sponsorisées. Il est beaucoup plus difficile de prendre le temps, en fin de journée épuisante, d’aller consulter les bases de données canadiennes, australiennes, américaines pour comparer les informations.

Une responsabilité partagée

Nous ne pouvons plus nous permettre cette facilité. Nos patients méritent mieux. Les propriétaires qui nous font confiance méritent mieux. Notre profession mérite mieux.

La pharmacovigilance vétérinaire n’est pas un luxe bureaucratique. C’est un impératif éthique. Chaque effet secondaire non déclaré est une information perdue qui aurait pu protéger le prochain patient. Chaque analyse incomplète des risques est une trahison du consentement éclairé.

L’industrie pharmaceutique vétérinaire n’est pas notre ennemie par essence. Elle développe des outils thérapeutiques dont certains sont nécessaires. Mais elle ne peut être notre seule source d’information. Et elle doit être soumise à une surveillance rigoureuse, transparente, et indépendante.

Nous devons faire mieux. Nous pouvons faire mieux. Commençons par la transparence, poursuivons par la vigilance, et n’abandonnons jamais notre responsabilité critique envers ce qui est présenté comme “sûr et efficace”.

Nos patients comptent sur nous pour cela. Nos confrères et consœurs épuisés comptent sur nous pour partager cette charge et créer des systèmes qui les soutiennent plutôt que de les submerger. Les propriétaires comptent sur nous pour une information honnête.

Références

Desfontis et Mallem, Bénéfice/risques du bedinvetmab chez le chein. Le Point Vétérinaire : 472; 01.12.2025
Dewey et Curtis 2025 – Dysmetabolism of the nerve growth factor pathway in the aging brain plays a pivotal role in cognitive decline. JAVMA : 05.12.2025
Farrell et al. 2025 – Musculoskeletal adverse events in dogs receiving bedinvetmab (Librela)
Apoquel, fiche technique Suisse et en français
Librela, fiche technique : FDA / Zoetis, en anglais
Librela, EMA, European Medicine Agency
Librela / Beransa, information Australie / Zoetis (en anglais)
Librela, fiche technique Canada
Librela, fiche technique Suisse et en français
Numelvi, fiche technique Suisse et en français
Zenrelia, fiche technique Suisse et en français
Zenrelia, fiche technique USA / FDA / Elanco

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