Il est de plus en plus fréquent de constater que nos animaux de compagnie sont soumis à des protocoles de vaccination excessifs. Pourtant, cette pratique n’est pas sans conséquences. Stimuler le système immunitaire à outrance peut engendrer des effets indésirables graves, surtout chez les animaux ayant déjà des problèmes de santé sous-jacents. La vaccination, bien que nécessaire pour prévenir certaines maladies, doit être adaptée aux besoins spécifiques de chaque animal, car un excès de vaccins peut nuire plus qu’il ne protège.

Qu’est-ce qu’un vaccin ?

Un vaccin est une préparation biologique administrée pour stimuler le système immunitaire, en vue de conférer une immunité contre une pathogène spécifique, qu’il s’agisse d’un virus ou d’une bactérie. En d’autres termes, il s’agit d’un moyen de protéger nos chiens, chats, et autres animaux contre certaines maladies. Le vaccin présente au système immunitaire une version atténuée ou inactivée du pathogène, ce qui permet à l’organisme de développer des anticorps pour se défendre lors d’une exposition future à l’agent infectieux.

Il est important de noter qu’un vaccin n’est pas un acte bénin. Stimuler le système immunitaire, notamment dans des cas de dysfonctionnement, de cancer, d’allergies ou de maladies dermatologiques, peut parfois aggraver une situation déjà complexe.

Quels vaccins sont nécessaires ?

Les vaccins essentiels pour chiens et chats

Pour les chiens, les vaccins essentiels incluent :

  • Parvovirus
  • Maladie de Carré 
  • Adénovirus (Hépatite canine)
    Bien que cette maladie soit rare en Europe occidentale, elle reste incluse dans les vaccins essentiels. 

Ces vaccins utilisent des virus vivants modifiés et sont extrêmement efficaces, offrant une protection de 98 à 99 % des chiens. Chez les chiens adultes, une seule vaccination contre ces maladies peut suffire à offrir une protection durable, souvent pour plusieurs années, voire à vie.

Pour les chats, les vaccins essentiels sont :

  • Panleucopénie
    Semblable au parvovirus chez le chien, une seule dose de ce vaccin protège 99 % des chats adultes pendant plusieurs années. 
  • Herpèsvirus et Calicivirus
    Ces vaccins sont moins efficaces que celui contre la panleucopénie, avec une protection d’environ 60 à 70 %. Même un chat vacciné peut contracter ces virus, mais il sera protégé contre les formes les plus virulentes.

Les vaccins non essentiels

Les vaccins non essentiels sont administrés selon le mode de vie et l’environnement de l’animal, par exemple :

Pour les chiens :

  • Leptospirose
  • Parainfluenza
  • Toux du Chenil
  • Lyme (Borréliose)
  • Babésiose
  • Leishmaniose

Pour les chats :

  • Leucose (FeLV)
  • Chlamydia

Il est crucial d’évaluer les besoins spécifiques de votre animal. Un chat d’intérieur qui ne sort jamais n’a pas besoin d’un vaccin contre la leucose. De même, la nécessité de certains vaccins peut varier en fonction des voyages, des concours ou de la fréquentation de pensions.

Fréquence des rappels de vaccins

La durée de protection offerte par les vaccins peut varier :

  • Parvovirus, Maladie de Carré, Adénovirus (chez les chiens)  
    La protection dure en moyenne 9 ans après une séroconversion réussie, éliminant la nécessité de rappels annuels ou triennaux.
  • Panleucopénie (chez les chats)
    La protection dure en moyenne 7 ans.
  • Herpèsvirus et Calicivirus
    La protection dure environ 3 à 4 ans.
  • Leptospirose
    La protection dure entre 6 et 12 mois. Il est préférable de vacciner au printemps, période où le risque est plus élevé.

Il est possible de vérifier la présence d’anticorps dans le sang de votre animal, notamment pour le Parvovirus, la Maladie de Carré, l’Adénovirus et la Panleucopénie, grâce à un test (Vaccicheck). Si les anticorps sont présents, l’animal est protégé et n’a pas besoin de rappel. Si aucun anticorps n’est détecté, il est conseillé de discuter avec votre vétérinaire pour évaluer les risques et les bénéfices d’un rappel.

Effets indésirables liés aux vaccins

Les effets indésirables peuvent inclure :

  • Réactions locales (irritation au site d’injection)
  • Réduction de l’appétit et de l’énergie
  • Réactions allergiques, vomissements, diarrhées, léthargie, hyperthermie, démangeaisons
  • Réactions d’hypersensibilité, y compris l’anaphylaxie
  • Dans certains cas, des anémies hémolytiques, des thrombocytopénies, et des polyarthrites peuvent survenir
  • Chez les chats, il existe un risque de sarcome (tumeur agressive) au site de vaccination. Pour minimiser ce risque, il est recommandé d’utiliser des vaccins sans adjuvant (ex. Purevax) et d’injecter dans la patte ou la queue pour permettre une éventuelle amputation en cas de problème.

Il est crucial de ne jamais vacciner un animal qui n’est pas en bonne santé. Si votre animal a un antécédent de cancer, souffre de problèmes de peau, de troubles gastro-intestinaux chroniques, ou de parasitoses, la vaccination peut aggraver son état. Dans ces situations, le système immunitaire est déjà compromis ou surchargé, et introduire un vaccin pourrait entraîner des complications supplémentaires. Il est essentiel de s’assurer que l’animal est en pleine forme avant toute vaccination, pour éviter de stimuler un système immunitaire déjà fragilisé et minimiser les risques d’effets indésirables graves.

Conclusion

La vaccination est un outil crucial pour protéger nos animaux contre des maladies potentiellement mortelles. Toutefois, il est important de bien évaluer les besoins spécifiques de chaque animal, d’éviter la sur-vaccination et de privilégier, lorsque possible, des tests d’anticorps pour minimiser les risques. Les vaccins non essentiels doivent être choisis avec soin, en fonction du mode de vie et de l’exposition potentielle de votre animal.

Catégorisé dans:

Bien-être,

Dernière mise à jour: 25 août 2024